LE LIVRE
« Ma mère avait déjà été folle, je le savais. Ça correspondait à des périodes où elle ne m’écrivait pas, où je ne recevais rien d’elle. À mes questions, on répondait : — En ce moment, ta mère a besoin de calme, elle est dans une maison de repos. Dès qu’elle ira mieux, on t’enverra la voir, peut-être même elle viendra te chercher. Elle en revenait, oui, mais changée, dolente, silencieuse, légèrement bouffie. Quand elle allumait sa cigarette, sa main tremblait, elle aspirait la première bouffée comme on prend son souffle, profondément, longtemps, poumons bloqués. Je restais devant elle, sans respirer moi non plus ; mes épaules retombaient avant les siennes. […] Tandis qu’il me racontait l’histoire, Piero me regardait dans les yeux de manière indéterminée. Ses yeux disaient autre chose, manifestaient son indépendance, me faisaient comprendre que lui, le joli garçon, devant moi, il pouvait se lever et qu’il n’était pas en mon pouvoir de le retenir. Puis il a demandé à ce qu’on se balade. Ensuite, je n’ai eu qu’à l’écouter. »
L’AUTEUR
Philippe Mezescaze vit à Paris. II a publié quatre romans avant La Fièvre nue : Le Corps océan (éd. Vermont), L’Impureté d’Irène, Les Petites Morts, Où irons-nous dimanche prochain ? (éd. Arléa). Ce dernier roman a été salué par Michèle Bernstein dans Libération.
LA PRESSE
« Dans sa construction rigoureuse, ce petit roman appelle des comparaisons grandioses. »
Michèle Bernstein, Libération (+)
« On est tout de suite happé par la précision des situations que nous fait vivre Philippe Mezescaze. C’est un ouvrage qu’on n’abandonne pas. »
Jules Lefeuvre, Illico.
CRééES EN 1998, LES ÉDITIONS EXILS SE VEULENT UN LIEU D’ALERTE LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE ET POLITIQUE. AFIN QUE LA DISTANCE QUI SÉPARE CHACUN DE LUI-MÊME, DE L’AUTRE ET DE LA CITÉ S’EFFACE PAR LES LIVRES.