LE LIVRE
« Devant la nuit qui descendait sur le jaune des platanes, derrière, il y avait cette masse contre mon dos. Lentement il s’est laissé tomber près de moi, les pieds dans la rigole, sale, le visage disloqué. Au début je n’entendais pas bien. Il parlait de patrouille, de djebel. Comme d’habitude ; pourtant c’était différent. Je n’aurais pas dû écouter, sans doute parlait-il à quelqu’un d’autre, mais je me trouvais là, silencieuse. Il n’y avait personne d’autre que nous deux dans ce fossé. J’avais neuf ans – c’était la première fois que j’aimais comme ça, comme on aime un homme. » Adélia, c’est la guerre d’Algérie, vécue et vue par les yeux d’une enfant, Aïda Entwald ; la terre qui brûle, les hommes qui meurent. L’égarement, c’est le lointain écho de cette guerre dans la vie d’adulte d’Aïda, le passage dans une curieuse maison de repos à Pontfol-des-Champs, parmi les brumes du Nord. Entre les deux, comme un fil qui rappelle à la conscience tout un passé, une passion inopérante entre Aïda et son professeur de chant. Marlène Soreda nous offre ici un récit envoûtant et juste sur ces instants précieux qui permettent de lutter contre l’effondrement : silence d’une bibliothèque, profil du père couché dans la neige, leçons de musique, défaite de l’amour. Un roman singulier qui affirme la souveraineté de la vie.
L’AUTEUR
Marlène Soreda, née en Algérie, vit à Paris. Adélia ou l’égarement est son premier roman.
LA PRESSE
« Adélia ou l’égarement montre qu’entre les « mots il n’y a pas de vide’’, mais bien au contraire une sacrée vitalité. Un roman silencieux – plein de fureur. »
André Rollin, Le Canard enchaîné.
CRééES EN 1998, LES ÉDITIONS EXILS SE VEULENT UN LIEU D’ALERTE LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE ET POLITIQUE. AFIN QUE LA DISTANCE QUI SÉPARE CHACUN DE LUI-MÊME, DE L’AUTRE ET DE LA CITÉ S’EFFACE PAR LES LIVRES.