LE LIVRE
« Tout va dans la même direction : véhicules, camions, voitures, vélos, piétons ; personne ne va vers le centre de la ville. Tout le monde quitte la ville, quitte son chez-soi, quitte son lieu de travail, quitte Paris, en avant, vers le sud. Sinistre spectacle ! La ville déverse les gens comme sac troué le blé. C’est au Lion de Belfort que je gagne la route nationale. Là, le spectacle est terrifiant et presque incroyable : cet exode féroce y révèle toutes ses dimensions. Les avenues, qui y débouchent en forme d’étoile, déversent leur contenu au pied du mémorial : comme si quatre rivières se jetaient les unes dans les autres au moment des crues. » C’est un jeune Hongrois de vingt-huit ans qui arrive à Paris, en janvier 1940, pour utiliser la bourse offerte par l’État français à un chercheur en ethnographie. Happé par l’histoire, il devient le témoin de bouleversements politiques et sociaux, de l’effondrement d’un régime, d’une civilisation peut-être. Entre mai et juillet, il continue à écrire pour la presse hongroise des reportages où il décrit avec acuité cette « débâcle » et tente d’en donner les raisons, en sociologue et en Européen épris de liberté. Le livre de Zoltán Szabó, publié dès la fin 1940 à Budapest, est un document sans équivalent, « dramatique, mais aussi élégiaque », comme le précise Gyula Sipos dans sa préface. Un adieu au Paris d’hier et à la Vieille Europe.
286 PAGES
14,5 × 20 CM
novembre 2002
ISBN 978-2-912969-35-2
18 EUROS
Traduit du hongrois et annoté par Agnès Járfás
Préface de Gyulia Sipos
CRééES EN 1998, LES ÉDITIONS EXILS SE VEULENT UN LIEU D’ALERTE LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE ET POLITIQUE. AFIN QUE LA DISTANCE QUI SÉPARE CHACUN DE LUI-MÊME, DE L’AUTRE ET DE LA CITÉ S’EFFACE PAR LES LIVRES.