LE LIVRE
Après deux essais remarqués sur l’écriture, Trois aventures extraordinaires de Jean-Paul Sartre (Gallimard, coll. L’un et l’autre, 2000) et Chambres de Proust (Flammarion, 2013), Olivier Wickers livre ici une enquête passionnante sur la langue que parle, bien sûr sans mots, la peinture. Perdre le jour – le jour est ici bien plus que la seule lumière qui vient brutalement à manquer à cette peinture quand au tournant des années 1600, à mi-parcours de l’œuvre, Caravage plonge soudain ses images dans la nuit et les ombres. Des dix ans qui suivent, assombrie, crépusculaire, la peinture ne renouera plus jamais avec les teintes claires de ses débuts. En nous plaçant face à cinq tableaux de Caravage peints entre 1590 et 1610, gais ou sombres, ravissants ou horribles, aux tons de comédie ou de tragique, et qui sont autant d’actes d’un drame, cinq pièces à conviction pour une même enquête, Olivier Wickers tente de percer l’énigme de ce jour perdu. Et si, à nous faire perdre notre contenance, nos certitudes, les mots ou la langue, si à perdre le jour, la peinture cherchait bien mieux à nous rendre quelque chose ?
DU MÊME AUTEUR
CRééES EN 1998, LES ÉDITIONS EXILS SE VEULENT UN LIEU D’ALERTE LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE ET POLITIQUE. AFIN QUE LA DISTANCE QUI SÉPARE CHACUN DE LUI-MÊME, DE L’AUTRE ET DE LA CITÉ S’EFFACE PAR LES LIVRES.